mardi 9 mars 2010

BC = Bring Cash and Buy Crack, a survey of the poor Vansterdam

A Vancouver il y a la montagne, la mer, des parcs immenses, un downtown ultra moderne, des quartiers résidentiels ultra chics comme Yaletown et Gastown... Il y a des bobos à Kitsilano, des cyber-punks à Commercial Drive, mais il y a aussi East Van et son lot de sans abris, de drogués, d'artistes et de militants. Comme dans toute grande métropole, la pauvreté et l'exclusion des minorités ethniques et sociales est inévitable. Cependant ici ce n'est pas un problème pris à la légère, au contraire, c'est la priorité numéro 1 des politiques. Surtout depuis les Jeux Olympiques, les médias du monde entier ont commencé à s'y intéresser de plus près. Les Jeux étaient aussi l'occasion pour les habitants de ce quartier de porter leurs revendications aux yeux de tous. Outre quelques manifestations violentes en plein downtown, des manifestations artistiques ont été organisées au quatre coins du quartier pour sensibiliser la population au problème de la pauvreté.

C'est à l'occasion du festival Bright Light que nous sommes allées nous promener dans le quartier. Il faut dire que sans ça, les rues ne donnent pas trop envie de s'y attarder! Il y a même des petites allées bien glauques devant lesquelles nous passons très vite et n'osons pas prendre de photos: les dealers règnent en bande et le trafic de drogues en tous genres va bon train! D'ailleurs, saviez-vous que Vancouver était aussi communément appelée Vansterdam pour sa législation assez libérale envers le cannabis? L'achat de graines, la culture et la consommation de cannabis sont en effet légaux. De nombreuses manifestations sont organisées comme les Smokadelic Saturdays chaque mois ou le grandiose 4/20 qui a lieu chaque année le 4 avril, mais ceci fera probablement l'objet d'un autre article car il y a beaucoup à dire!

Au delà des frontières de East Van et sans nécessairement parler de pauvreté, les Vancouverois font tous face à des difficultés financières. Il faut savoir que Vancouver est LA ville la plus chère du Canada, et les salaires y sont, en proportion, les plus bas. Il faut aussi savoir que le budget moyen d'un Vancouverois pour son loyer est de 60% du montant de son salaire, ce qui est absolument énorme (et cela ne choque personne)! Le coût de la vie de Vancouver peut en fait être comparé à celui de Paris (avec le métro en moins, les bus écolos en plus, et plein d'autres aspects positifs en plus...).

Côté loyer, nous payons 1220$ par mois, donc 610$ chacune, ce qui est correct. Sachant que le salaire minimum est d'environ 1000$ par mois, on arrive bien à un ratio de 60%!! C'est là qu'on se rend compte qu'on ne pourra pas tenir bien longtemps avec un petit boulot, qui plus est à temps partiel! Ou alors il nous faudra trouver un boulot de serveuse, qui rapporte beaucoup avec les pourboires (d'ailleurs ça parait plutôt bien parti pour Jenny qui a passé un super entretien hier, croisez les doigts pour elle, elle attend LE coup de fil!).

Côté alimentation, je dirais que les prix sont similaires à Paris (notre No Frills local -traduire "sans fioritures"- est l'équivalent du Ed français, nous ne changeons pas nos habitudes), à la seule différence que les restaurants et les consommations dans les bars sont BEAUCOUP moins chers ici, on peut donc plus facilement se faire plaisir. La nourriture asiatique notamment (japonais, chinois, vietnamien...) est particulièrement abordable.

Vancouver n'est donc pas une ville toute verte ni toute bleue, il y a aussi des sombres couleurs sur lesquelles je voulais attirer votre attention. Rien d'alarmant cependant, ne vous inquiétez pas! Nous suivons notre petite vie de mémés au bord de la mer et nous droguons de l'air pur...

Voici quelques photos de notre balade dans le quartier de East Van:


La drogue est monnaie courante dans le quartier


Une exposition d'art visuel contemporain, à l'occasion du festival Bright Light


Une allée sanglante


Une glacière recyclée en enceinte


De la viande à bas prix


Ça vous dit un live de country music ?


Une allée déserte


La parade LIVE du festival Bright Light, une ode à la vie et à lumière


Un ange passe...


Des revendications étrangement balayées, essuyées, étouffées par la pluie...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire